Le Conseil fédéral rejette mes critiques du Centre islam de Fribourg (3/3)
Deux rapports, deux textes qui portent aux nues un centre qui a quelques parallèles avec les Frères musulmans. L’islamisation pourra continuer à se déployer sans frein grâce aux deniers publics accordés au CSIS.
Rapports:
– Rapport sur le postulat Marchesi
Le CSIS rend donc compte d’études et d’ateliers dans de petits livres, les CSIS-Papers. Ils jouent un rôle important dans les accusations de Marchesi et les miennes.
Après une dizaine d’entretiens préliminaires de membres du CSIS (principalement), Ecoplan a réalisé 17 «entretiens approfondis», dont le mien. Sans retenir aucun de mes constats. Tous les autres interlocuteurs, me semble-t-il, sont des amis et collaborateurs du CSIS.
Je pense avoir été la seule à émettre de sérieuses critiques. Elle sont introduites dans la rubrique «allégations» de l’évaluation générale, elles figurent dans un premier graphique (p.8). Passons en revue les justifications et surtout les dénégations des rapports.
Deux positions choquantes relevées par le postulat
1. Comment les évaluateurs et le SEFRI expliquent-ils le «Paper» sur l’héritage (No 6)? Ils se sentent quelques picotements à ce propos (l’exemple est le seul traité à plusieurs reprises dans les deux rapports), mais dame, on doit défendre tout ce que fait et écrit le CSIS. Celui-ci a présenté le sujet de manière «neutre», nous dit-on, ce qui est «logique d’un point de vue scientifique», mais ces «sujets sensibles» aurait mérité un traitement spécial pour le grand public (parfois bas de plafond).
Rappelons le contenu du Paper. La base d’une loi religieuse millénaire, c’est que le fils hérite du double de sa sœur, «composante essentielle des législations d’inspiration islamique». Les deux autrices (dont M. Schneuwly) souhaitent d’abord connaitre «les possibilités que le droit successoral suisse offre déjà (…) aux musulmans et musulmanes désireux d’organiser leur succession selon les préceptes islamiques.» Elles interviewent leur co-directeur, professeur de droit, qui décrit par le menu les diverses manières de défavoriser une fille, dont la solution ultime: qu’elle renonce en toute liberté à percevoir le moindre franc.
Un nouveau projet de loi est sous toit. Les autrices commentent: «Les familles qui souhaitent disposer de leur patrimoineselon les principes coraniques et le droit islamique qui en découle pourront à l’avenir le faire plus facilement…» Magnifique neutralité scientifique!
2. Sur la question de la religion dans l’entreprise, mentionnée par Marchesi mais ignorée par les évaluateurs, les scientifiques du CSIS n’ont que faire de neutralité. Il nous disent exactement ce qu’ils pensent: ceux qui s’opposent à «l’islam visible au travail» discrimineraient et seraient même racistes.
Et les possibilités d’être visibles au travail sont vastes : «Si le foulard islamique dans l’univers professionnel cristallise les malaises et les tensions autour de la religion au travail, il n’en est pas la seule manifestation: demandes de congé à l’occasion de fêtes, aménagement d’horaires pour la pratique de certains rituels, création d’espaces dédiés à l’exercice de prières, régimes alimentaires, refus d’entrer en contact avec certaines ressources ou produits (viandes ou alcool) en sont d’autres exemples. »
Inciter sans trêve les musulmans à réclamer le droit de pratiquer leurs rites et leurs mœurs (nouveautés toutes récentes de ces mœurs: porter l’abaya en France et le burkini à Genève) ne promeut ni la radicalisation, ni l’islamisation. Je pense le contraire. Le journaliste Antoine Menusier, de Watson, lui aussi estime qu’accepter l’abaya est «une manière de diffuser l’idée qu’en islam, la femme porte un voile, un hijab. Le lobbying frériste est particulièrement actif à ce propos dans les instances européennes et partout ailleurs où on lui ouvre la porte.» Et pour ouvrir la porte, le CSIS se pose un peu là. Nul étonnement donc que le directeur du centre et plus encore sa collègue Mallory Schneuwly se soient déclarés totalement favorables à l’abaya.
A propos du burkini accepté récemment par la Ville de Genève et que Mme Schneuwly défend, le même journaliste parle d’une «tradition locale de complaisance avec l’islamisme bon teint».
Frères musulmans, islamisme… pour qui roule le CSIS?
Ses protégés ont le droit, et le CSIS s’engage constamment pour ces causes, d’être bien visibles au travail, à l’école, dans le travail social, dans la recherche, dans l’espace public… Avec leurs prières, leurs foulards (des employées du CSIS le portent), leurs interdits alimentaires.
Les deux rapports le confirment:
«…le CSIS entend promouvoir l’intégration des musulmans en Suisse. Cette intégration implique également une certaine visibilité… »
«…certaines personnes interrogées soulignent l’effet positif du CSIS sur la visibilité des musulmanes et des musulmans en Suisse.»
«Conformément à ses objectifs, le CSIS veut promouvoir l’intégration des musulmans en Suisse, ce qui présuppose visibilité et pluralisme.»
A propos d’un encouragement à l’islamisation ou à la radicalisation soulevé par Marchesi (et moi), les évaluateurs n’ont trouvé «aucun indice».
Les musulmans ne seraient pas tentés par le radicalisme. Mais curieusement, dès qu’un projet demande un financement, le Centre invoque la nécessité de «prévenir la radicalisation». C’est le cas de sa stupéfiante et récente proposition d’introduire à l’école un enseignement de l’islam destiné en priorité aux élèves musulmans. Ce serait une «contribution essentielle à la prévention de la radicalisation».
Une autre «allégation» du postulat, l’étrange absence d’un constat d’empreintes radicales dans les mosquées (de l’islam turc au wahhabisme et aux Frères musulmans), a échappé à Ecoplan. Il ne traite pas le sujet.
L’heureuse disposition du CSIS explique qu’une «relation de confiance a pu être établie» avec les associations. «Les représentants des organisations musulmanes considèrent les recherches du CSIS comme un enrichissement précieux de leur argumentation.»
Le Centre se love confortablement dans les médias (d’une complaisance jamais mise en défaut), particulièrement «SRF, Le Temps, NZZ et 24 Heures».
Le Centre est donc presque parfait. Sa structure et son organisation «sont jugées positives et durables». La recherche, l’enseignement et les prestations de services sont «jugés positifs». «Le CSIS a presque entièrement atteint les objectifs de performance fixés», voire «les a dépassés» dans certains domaines. Les prestations du CSIS «sont de grande qualité.» Toutes les personnes qui ont travaillé avec le CSIS estiment la collaboration «fiable, professionnelle et compétente». Il «s’est déjà très bien implanté…»
Histoire de justifier ce coûteux audit, quelques recommandations sont faites: que le CSIS améliore son profil, intensifie sa mise en réseau et son rôle de pont, examine si la communication de contenus sensibles pourrait être améliorée par une «prise de position plus explicite du Centre».
Le Conseil fédéral, les services administratifs, la caste universitaire et les médias continueront donc à soutenir sans réserve l’islamisation de notre pays si magnifiquement mise en œuvre par le Centre suisse islam et société.