Site haineux de la Mosquée de Lausanne: la procureure nous répond

Nous n’allons tout de même pas aller enquêter aux Antilles, nous dit le Ministère public. Qui autorise implicitement la Mosquée de Lausanne à poursuivre tranquillement son enseignement obscurantiste.

Sept mois après la dénonciation de l’Association suisse vigilance islam au Ministère public, une procureure nous envoie ce qui tient lieu de réponse (Réponse Procureure.pdf). Vingt-cinq lignes pour nous dire que le serveur du site (haineux) promu par la Mosquée de Lausanne se trouve aux Antilles et qu’une enquête là-bas serait disproportionnée vu «les intérêts en jeu». Résultat des courses: une ordonnance de non-entrée en matière. (Ici le premier, en 2017, d’une série d’articles)

Poncet.gifTrouver le diffuseur et le faire condamner n’était évidemment pas l’objet de notre dénonciation. Me Poncet était clair: il entendait porter à la connaissance du Ministère public des faits lui paraissant «appeler une intervention vigoureuse de la justice».

Mais à l’image du département de Béatrice Métraux sur le même sujet, répondre à côté évite de se prononcer sur le fond: la promotion dans le canton de convictions et d’injonctions d’une intolérance surréaliste. Pour le délégué aux affaires religieuse Eric Golaz (2018), aucune intervention n’était possible, la Mosquée pouvait se prévaloir de la liberté de religion. On remarquera d’ailleurs dans cet autre article , paru plus tard, à quel point la commission vaudoise chargée de la reconnaissance des communautés religieuses a une peur bleue à l’idée d’entrer en matière sur leur enseignement (surtout les musulmans évidemment, mais ce sont les catholiques qui sont cités sur la question du sexisme; quelle veulerie!)

Dans sa missive, la procureure Magali Bonvin travestit déjà le contenu de notre dénonciation en attribuant à l’ASVI un seul reproche à l’endroit de ce site: traiter les non-musulmans de mécréants.  Dans six pages denses (pièce jointe), Me Poncet cite il est vrai le fait que ce genre de vocabulaire constitue une violation manifeste de l’article 261 al. 1 CP : «porte atteinte à la liberté de croyance et des cultes celui qui, publiquement et de façon vile, aura offensé ou bafoué les convictions d’autrui en matière de croyance, en particulier de croyance en Dieu…» Il l’illustre par des citations du site:

«Le fond de l’enfer est réservé aux mécréants», celui qui croit à la Trinité «n’a pas d’excuses et restera en enfer», il n’est pas permis d’appeler croyants les juifs et les chrétiens , «car le seul croyant c’est le musulman». C’est un grand péché de ressembler à ces mécréants…». «Évitez les ennemis de Dieu durant leur fête».

Me Poncet met ainsi en évidence ces «prêcheurs intégristes déchaînés comptant sur le laxisme ou la timidité des autorités locales (…) pour poursuivre leur œuvre de haine en toute impunité.» 

Pour faire comprendre la gravité de cette offense à la liberté de croyance de toutes les autres religions, il suffit, estime notre avocat «d’imaginer un instant ce qui se passerait si un catholique conservateur ou un calviniste strict vouait aux gémonies les musulmans de la même manière: le Ministère Public serait saisi d’une avalanche de dénonciations et interviendrait sans tarder. (…) de telles vilénies, [qui] appellent de toute évidence l’intervention de la justice pénale.»

La dénonciation décrit aussi les accusations relatives à l’article 261bis CP, en particulier l’incitation à la haine et à la discrimination, la propagation d’une idéologie visant à dénigrer les membres d’une religion; l’atteinte à la dignité humaine par la parole, l’écriture, l’image, etc. en raison de la religion.

Juridiquement, Me Poncet ne peut demander des actes d’instruction, de répression ou de prévention au Ministère public, car notre association est traitée comme une simple dénonciatrice et non comme une victime. Mais il suggère: «Vous me permettrez néanmoins d’observer respectueusement que de tels débordements appellent une intervention vigoureuse de l’autorité pénale et qu’à les tolérer plus avant, au nom d’un «libéralisme» mal compris, on ne ferait en réalité que les aggraver…»

D’intervention il n’est, comme d’habitude, pas question. La désinvolture avec Mosquée de Lausanne,procureurelaquelle Magali Bonvin (image) traite le sujet relève d’un parfait mépris des justiciables. Tout le texte de la dénonciation montre pourtant que le problème n’est pas la localisation du serveur, mais le fait que cette doctrine démente et haineuse est promue par la Mosquée de Lausanne.

Apparemment, les articles du code pénal cités sont de plus en plus une sorte de chasse gardée des prosélytes musulmans. Ceux-ci ne cessent, et avec quel succès, d’entamer des procédures contre la haine ou les discriminations qui les viseraient, ou les sous-traitent à la Commission fédérale contre le racisme. Avec des succès notables.

La procureure se retranche aussi derrière le fait que le lien a été retiré. D’une part, c’est grâce au fait qu’à l’annonce de la dénonciation, un média main stream (24 Heures) s’est -enfin!- saisi du sujet. On comprend par la miniréponse de la justice qu’il était absolument inutile de compter sur elle.

Mais ce n’est pas en coupant, contraints et forcés, le cordon qui menait à leur vision de l’islam, que le conseiller communal Vert Bassam Degerab, porte-parole de la mosquée, et l’imam Al-Rifai ont changé de vision.

Justice et politique n’en ont cure.