Quelles discriminations imprègnent encore le monde musulman?
A l’heure où l’islam progresse partout, rappel d’une vaste enquête datant d’une douzaine d’années. Elle décrit la persistance de convictions millénaires.
A la période concernée, de nombreux intellectuels se plongent dans le Coran pour tenter de comprendre les conflits que posent les réfugiés musulmans en Occident. Pour leur part, moult religieux relativisent, voire nient ses aspects intolérants, violents, misogynes. Ils se traduisent pourtant dans des lois et des pratiques inacceptables au XXIème siècle.
L’intérêt de cette enquête est de montrer concrètement dans quelle mesure ces aspects imprègnent les musulmans. Les sanctions inhumaines sont beaucoup moins pratiquées -l’Afghanistan par exemple est l’un des seuls à lapider- mais elles restent inscrites dans un nombre effrayant de cerveaux.
Aujourd’hui, dix à douze ans plus tard, ces convictions ont-elles évolué? Aucune enquête ne nous le dit, mais les indices de l’extension de l’islam radical se multiplient. Les horreurs du 7 octobre commises à la gloire d’Allah ont aiguillonné ses adeptes. Quant aux Occidentaux, l’islamisation de leurs pays connaît une nouvelle dynamique grâce entre autres aux foules qui militent contre Israël avec de très nombreux musulmans.
38’000 interviews dans 37 pays
L’étude de Piew concerne 37 pays qui comprennent chacun plus de dix millions de musulmans. Quelque 38’000 interviews ont été menées en face à face entre 2008 et 2012. Plusieurs pays ne font pas partie de l’enquête, dont l’Algérie.
J’ai limité mon choix à des pays qui suscitent des inquiétudes et quelques espoirs : Turquie, Malaisie, Indonésie, Pakistan, Thaïlande (région musulmane), Afghanistan, Irak, Maroc, Egypte, Jordanie, Tunisie, Liban.
Mais l’étude propose aussi des résultats de pays pas plus rassurants, notamment Africains.
Je mets en exergue la Turquie et la Tunisie qui ont vécu durant des décennies l’une une laïcité imposée, l’autre un islam très libéral. Ma question: l’empreinte de ces périodes est-elle forte et donc porteuse d’espoir?
Discrimination des femmes
Question posée : Une femme doit-elle toujours ou la plupart du temps obéir à son mari ? Une écrasante majorité de mon échantillon approuve, dont 93% de Tunisiens. Les musulmans Libanais sont les plus «égalitaires» avec 74%.
Deux Turcs sur trois réclament aussi l’obéissance (65%).
Les femmes doivent-elles pouvoir divorcer? Refus à une forte majorité (dans l’ordre décroissant) de la Malaisie, l’Irak, l’Egypte, la Jordanie et le Pakistan (58%).Les Marocains, les Bengalis et les Libanais sont plutôt ouverts sur ce sujet.
La Tunisie se distingue avec quatre musulmans sur cinq favorables aux femmes. La Turquie la coiffe au poteau avec 85% de oui.
L’avortement reste un extraordinaire tabou. Il n’est accepté que par 0 à 6% dans tous les pays, avec l’étonnante exception du Bangladesh, 18%. Ni la Tunisie, ni la Turquie ne se distinguent.
De manière surprenante, une majorité se dessine dans de nombreux pays pour laisser aux femmes le choix de porter ou non le voile.
89% sont partisans de cette liberté en Tunisie, 90% en Turquie.
Continuer à favoriser les fils dans l’héritage ? Oui disent les Marocains (80%) suivis par la Tunisie. Rappelons que ni Bourguiba, ni l’actuel roi du Maroc n’ont osé toucher à ce principe.
Les plus favorables à l’égalité sont l’Indonésie (76%), la Thaïlande, et la Turquie: 88%.
Polygamie. Elle est moralement acceptable pour moins de la moitié des Malaisiens, Palestiniens et Jordaniens (46%). Dans la plupart des pays, elle est davantage approuvée par les hommes. Il n’y a pas de différence notable entre les plus jeunes et les plus âgés.
Tunisie: 28% l’acceptent, Turquie : 13%
Les crimes d’honneur sont-ils souvent ou parfois justifiés à l’endroit des femmes? Oui pour 60% d’Afghans et d’Irakiens, 41% de Libanais, Pakistanais et Jordaniens .
Tunisie: justifié 28%, Turquie : 18%
Les plus opposés sont l’Indonésie et le Maroc, 8% et 9%.
Opposés au mariage d’une musulmane avec un non-musulman ? Une majorité de oui, parfois écrasante, dans tous les pays. Tunisie: 63%, Turquie: 58%, comme le Maroc.
Sanctions terrestres
Les pays qui choisissent la charia comme loi officielle sont à des années-lumière de la démocratie, de la liberté religieuse, de l’égalité entre les sexes et plus généralement de la garantie des droits humains. Ils sont pourtant nombreux à la souhaiter.
Quelle part de la population est favorable à ce que la charia soit la loi officielle du pays? La quasi totalité de mon échantillon plébiscitent cette éventualité. Le soutien varie peu selon l’âge, le sexe ou le niveau d’éducation.
Exceptions: les musulmans libanais (29%), tunisiens 56% et turcs (12%).
Combien de musulmans sont favorables aux châtiments tels que la mutilation ou le fouet pour punir le vol? Favorables disent 85% des Pakistanais suivis par les Afghans, les Palestiniens, les Egyptiens et les Malaisiens (61%).
Une minorité en Tunisie, 28%, et en Turquie, 12%.
Lapidation pour adultère, les plus enthousiaste sont presque tous les même: Pakistan (86%), Afghanistan, Territoires palestiniens, Egypte et Jordanie.
Tunisie : 28%, Turquie 9%.
La mort pour apostasie est plébiscitée en Egypte (88%), Jordanie, Afghanistan, Pakistan et Territoires palestiniens (62%).
Tunisie : 29% approuvent, Turquie: 89% s’opposent.
Moralité version islamique
Est-il nécessaire de croire en Dieu pour être moral? Tous l’affirment à plus de 60%. Les plus catégoriques se situent en Indonésie, Maroc, Pakistan, Malaisie et Thaïlande.
Tunisie 82%, Turquie 70%.
Le plus bas: Liban, 64%.
Le divorce est moralement inacceptable pour 71% des Pakistanais. Les autres sont au-dessous de la moitié.
L’acceptation du sexe hors mariage et de l’homosexualité n’est acceptable que pour 1 à 4% des musulmans de tous les pays choisis.
Religion et politique
Dans 31 des 38 pays analysés, au moins la moitié de musulmans préfèrent une démocratie à un leader à poigne. Les moins enthousiastes de notre échantillon: Pakistan (29% favorables), Afghanistan, Jordanie, Irak, Egypte.
Tunisie : 75% favorables, Turquie 67%.
La plupart estiment, mais avec des pourcentages un peu plus faibles, que les adeptes d’autres religions sont très libres de la pratiquer dans leur pays. Et ils pensent à une écrasante majorité que la liberté de religion est une bonne chose. Dommage que la réalité soit infiniment moins lumineuse.
Prosélytisme. Une majorité écrasanteconsidèrent qu’ils doivent tenter de convertir les autres à l’islam, Tunisie: 73%, sauf en Indonésie (31%) et en Turquie (39%).
Les attentats suicide contre des civils sont-ils souvent/parfois justifiés pour défendre l’islam? Afghanistan 39%, Egypte 29%.
Jamais pour les Tunisiens (73%) et les Turcs (70%).
En résumé, les populations qui expriment les conceptions les plus radicales, sont les Pakistanais, les Egyptiens, les Afghans, les Jordaniens, les Malaisiens, la minorité thaïlandaise et l’Irak.
On ajoutera à ce paysage quelques autres originalités des pratiques islamiques: le culte de l’honneur (surtout logé entre les jambes des femmes), la faculté pour les violeurs dans certains pays d’épouser leur victime afin d’échapper à la justice.
Et dans le passé, les conquêtes ottomanes, le vol de jeunes chrétiens, la longue durée d’un esclavage barbare avec émasculations. Enfin, aujourd’hui encore, discrimination des coptes d’Égypte et plus généralement mutilations sexuelles par millions et christianophobie qui fait chaque année d’innombrables victimes.
On peut constater dans l’eunquête que les Turcs sont les plus éloignés des pires maux de l’islam. C’est rassurant, mais les dérives islamistes du sultan Erdogan ont fait depuis lors bouger les lignes.
Les démocraties paient Leur tolérance
Les démocraties ont accueilli des dizaines de millions de musulmans. Combien abandonnent leurs croyances archaïques en abordant ces rivages? Leurs guides en tout cas freinent ce mouvement. Ils expriment un refus obstiné de penser la modernité, de critiquer leurs textes, de déclarer la moindre réforme.
On assiste même à un renversement surréaliste! Une fois sur les terres mécréantes, les intégristes reprochent à nos sociétés ce qu’ils pratiquent depuis Mahomet: patriarcat, racisme, discriminations, misogynie, homophobie, absence de liberté de conscience, absence de liberté de mœurs.
Aujourd’hui hélas, comme le montrent nombre de spécialistes, dont Gilles Kepel, Bernard Rougier, Razika Adnani, Hugo Micheron Joachim Véliocas et Florence Bergeaud Blacker, « un islam conquérant tente de coloniser une Europe amorphe », titre Causeur. L’ONU et d’innombrables ONG appuient ce mouvement.
Et pour le wokisme, nos progrès auraient à peine existé et des failles séculaires persistent. Par exemple des relents de colonisation et d’esclavage, l’oppression des femmes, des minorités, les discriminations selon la couleur de peau et … la religion d’Allah. Les sociétés qui pratiquent ô combien plus énergiquement ces calamités n’intéressent pas les destructeurs de notre civilisation. Ils excusent par exemple l’homophobie et le sexisme quand ils sont propagés par des cultures non occidentales. La gauche et les Verts ont sombré dans ce camp.
Les leaders musulmans et leurs ouailles, eux, sont devenus des soutiens de cette guerre culturelle mondiale. Heureux de réaliser que la charia a des chances croissantes de remplacer les démocraties. La cause palestinienne est désormais en tête des combats. L’article qui suit montre que cette population représente l’une des visions les plus fanatiques de l’islam.
Si jamais, on trouve dans la TdG de ce jour, cet article avec un commentaire intéressant et inattendu sur l’islam et la façon dont, pour son malheur, il est perçu en occident :
https://www.tdg.ch/comment-lutter-contre-une-societe-haineuse-100957821099
En ce qui concerne la musulmanité il faudrait distinguer entre son essence et son existence. En ce qui concerne son essence le jugement est rapide, il suffit de lire le coran, il s’agit d’une abjection. Mais en ce qui concerne l’existence de la musulmanité il y a là quelque chose d’inextricable, fruit d’une souffrance sans expression : le fait d’avoir dû se soumettre à ces envahisseurs primitifs et barbares qu’étaient les arabes incite aveuglément à vouloir exiger de tous les autres à faire pareil.
C’est le syndrome je préfère faire crever les autres avec moi plutôt que d’être le seul à crever.