Les musulmans vaudois examinent les versets consacrés à l’homosexualité

Un atelier destiné à revoir le texte saint et ses discriminations crée quelques dissensions au sein de l’UVAM. Est-ce un début de révision d’autres discriminations du Coran? Non, la reconnaissance des musulmans par le Canton est en point de mire.

«L’UVAM veut nous convertir à l’homosexualité ou quoi?… Arrêtez vos campagnes de dénaturation de l’islam et de ses valeurs!» Le pamphlet, est signé de l’imam Mostafa Brahami, conférencier familier des associations vaudoises, dont l’UVAM (Union vaudoise des associations musulmanes). Il s’indigne de l’organisation par celle-ci d’un atelier sur le Coran et l’homosexualité animé par le Centre suisse islam et société.

24 Heures se fait l’écho de la nouvelle et du «séisme» provoqué au sein de l’UVAM par cette dénonciation adressée à diverses mosquées.

 Mini-séisme en fait. l’atelier a eu lieu le 21 novembre et seule une mosquée a annoncé son départ de l’organisation. Une autre  pourrait le faire, l’association bosniaque de Lausanne à Ecublens qui comprend 400 familles. Elle estime que l’UVAM est incompétente question théologique.  Son président Mirsad Muminovic déclare: « … notre communauté appartient à l’école islamique hanafite et nous n’acceptons aucune autre idéologie dans notre mosquée. » Elle est réputée être la plus libérale des quatre écoles, mais quand même: d’un libéralisme très limité .

La grande majorité des membres soutient donc l’initiative de l’UVAM. Pourquoi l’organisation l’a-t-elle voulue, au risque de créer le conflit? Est-ce un début de révision des versets discriminatoires et violents du Coran? Hélas non. Pascal Gemperli, cheville ouvrière de l’union, révèle une autre raison: la loi suisse sanctionne les discriminations homophobes. «L’enjeu est d’analyser si certains de nos textes sont concernés et si oui comment assurer le respect de la loi.» Il s’agit encore, selon le programme du débat, «de susciter une réflexion préventive à partir de certains versets à potentiel discriminatoire.»

 C’est que pour accorder sa reconnaissance officielle à l’UVAM, le Canton exige qu’elle reconnaisse ses valeurs. Il ne se soucie pas du contenu du Coran, mais il serait dommageable que dans un discours public par exemple, un imam rappelle le rejet du saint livre ou condamne simplement l’homosexualité.

Un regret: il est dommage que cet exercice se produise pour une raison assez égoïste et bien limitée: le statut de sa petite communauté.

Pourtant, les «versets à potentiel discriminatoires» sont légion dans le Coran. Croire que le livre est la parole divine, sans filet, c’est le piège qui les rend difficiles à contester. Les droits humains sont loin d’être respectés et les femmes paient le prix fort des discriminations.

Heureux de cette ouverture, nos musulmans pourraient la poursuivre, par exemple:

  • Sur le sujet le plus brûlant : 75% des personnes discriminées, agressées, assassinées pour leur religion dans le monde sont chrétiennes. Leurs bourreaux se trouvent essentiellement dans des pays et des groupes musulmans. Partout, le prosélytisme chrétien est interdit. (Voir Le Temps: «Chrétiens en pays d’islam : pourquoi tant de haine?»)
  • Quitter librement l’islam
  • Le verset qui, selon ses prosélytes, rend obligatoire le voile pour les femmes. Et l’ensemble des versets qui les discriminent (héritage, témoignage, etc.).
  • L’obligation faite aux hommes (y compris en Suisse) de se convertir s’ils désirent épouser une musulmane. S’ils ne sont pas tous deux musulmans, ces couples subissent des discriminations.
  • Les discrimination des enfant adoptés.
  • L’autorisation de l’esclavage et ses effets dans l’histoire.

 C’est vrai, le chemin est ardu, mais les musulmans sont si prompts à dénoncer nos discriminations qu’ils devraient être intéressés par les leurs. 

Pascal Gemperli : condamnation et absolution

Le Qatar, pays acquis à la cause des Frères musulmans, a financièrement arrosé l’Europe. Plus de 90% des mosquées, écoles, musées, etc. sont sous l’influence de la confrérie, affirme Georges Malbrunot à propos de son livre «Qatar Papers». Interrogé par la RTS, Pascal Gemperli se moque pour la Suisse de ces accusations d’«islamisation», de «Frères musulmans». Il cite comme bel exemple le «Centre exemplaire» de Prilly.  

Et puis boum! Ce blog puis, un an et demi plus tard 24 Heures montrent que le centre adore les islamistes de la confrérie!

Lorsque le quotidien vaudois publie ces informations, Gemperli s’empêtre dans ses explications et la conseillère d’Etat Christelle Luisier organise une réunion de crise. Chloé Din, la journaliste est sévère à l’égard du secrétaire général de l’UVAM.

Puis tout le monde se rendort.

Gemperli rentre très vite en grâce auprès de la rédactrice et redevient son interlocuteur privilégié sur l’islam vaudois. Peu importe que le «centre exemplaire» ait à nouveau invité un Frère musulman, Moncef Zenati, en mars 2022.

Références:

(18 mai 2019) Les bénéficiaires suisses de Qatar Charity et le réseau des Frères 
 musulmans
 .

(janvier 2020) Vaud: au rendez-vous des Frères

(20 mai 202o) Le centre islamique invite Ben-Hassen cheikh du djihad et de l’antisémitisme

(02 mai 2021) Cheikh djihadiste invité d’un centre vaudois: une idéologie qui promeut le meurtre 

(12 mai 2021) 24 Heures « Un imam lié au tueur d’une policière française a prêché à Prilly

(29 mai 2021) 24 Heures«La mosquée de Prilly cumule les invités sulfureux»
                                                     «Une bien fragile vitrine pour l’islam vaudois»  (édito)

(08 octobre 2021) 24 Heures oublie le radicalisme musulman et dégomme les évangéliques