Le Matin Dimanche lance une offensive sur CNews
Le succès de la chaîne et de ses petits frères et sœurs inquiète aussi nos médias mainstream. Exemple d’une description rebattue.
Sur plus de deux pages, l’hebdomadaire s’en prend à Vincent Bolloré et à son «empire médiatique».
Comme d’habitude, Bolloré est affublé du qualificatif infamant -pour l’occasion- de «milliardaire». Même si selon Libération, « 90% des grands médias appartiennent à neuf milliardaires ». Mais les huit autres conviennent parfaitement à leurs journalistes.
Le problème avec Bolloré, c’est que ses médias conservateurs obtiennent un succès croissant, CNews en particulier. C’est insupportable pour tous les autres supports qui diffusent une vision orientée à gauche, et en sont remerciés en France par de généreuses subventions. Dans ce grand bain nagent aussi les serviteurs des médias publics. Qui ne s’abaissent pas à inviter des chroniqueurs et journalistes de la chaîne détestée. Le pluralisme, c’est pour CNews.
Gageons au contraire que les 23 journalistes suisses qui clament dans un ouvrage récent «Sans diversité de vues, pas de journalisme» sont enchantés de constater qu’en France, leur souhait est exaucé… Ou est-ce que je me trompe?
On ne comprend pas toujours ce que Julien Culet, qui semble avoir passé un jour et demi à regarder les programmes bolloréens, veut nous dire. L’un de ses étonnements par exemple concerne le temps consacré par les journalistes du milliardaire à l’offensive de Reporters sans frontières et du Conseil d’Etat pour effacer CNews de l’espace médiatique.
Le Matin Dimanche, lui, passerait comme chat sur braise sur l’annonce qu’une institution de l’Etat va tenter de le faire disparaitre.
Pour que le lecteur pâlisse, Julien Culet, journaliste de gauche, qualifie certaines vedettes et chroniqueurs de CNews par de riches variations sur un même thème:
Marion Maréchal, petite-fille de Jean-Marie Le Pen, vice- exécutive du parti d’extrême droite.
Eugénie Bastié journaliste et polémiste de droite réactionnaire pour «Le Figaro» et «Causeur».
Gilles-William Goldnadel, avocat néoconservateur.
Élisabeth Lévy, directrice de la rédaction du magazine de droite réactionnaire «Causeur».
Et selon moi, l’excellente Charlotte d’Ornellas «issue de la mouvance identitaire, journaliste au «Journal du dimanche».
Pas de définition de cette «extrême droite», comme d’hab. On suppute qu’il s’agit principalement de critiquer la politique d’immigration et de mettre en évidence l’insécurité croissante pour tomber dans cette marmite. Mais personne ne reconnaîtra à ces lanceurs d’alerte le mérite d’avoir permis que ces thèmes soient enfin traités dans les médias, dans les sphères politique et par le gouvernement.
On pourrait croire que le public a le cerveau si malléable qu’il suffit qu’une chaîne d’infos conservatrice, la seule du genre, apparaisse pour qu’une nuée de naïfs se muent en fervents spectateurs.
Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, montre plus de jugeotte: «Je pense que la montée en puissance des thèmes sécuritaires et migratoires ont permis à CNews d’avoir une telle place. Je ne crois pas aux principes marxistes que le capitaliste, le patron, c’est l’opinion, car les citoyens sont beaucoup plus matures que certains ne le pensent.»
Chers transalpins, je vous pensais à l’abri, mais j’apprends ici que la Suisse possède aussi ses journaux convenus, homologues de L’Aberration, de l’Immonde, du NYT et du Hahaha-haretz.
En France, ils ont en plus Rapporteurs sans frontières qui vient de sommer l’Arcom de censurer CNews.
L’Arcom a déjà démontré que CNews est irréprochable en matière de pluralité, mais le Cons-Cons (Conseil constitutionnel) s’est emparé de l’affaire pour tenter d’enfoncer le clou dans le cercueil de la liberté d’expression.
Vous avez dit gouvernement des juges ?