GRÈVE POUR ALLAH A MONTRÉAL
C’est comme à l’uni de Genève où l’offensive a été ouverte. Et comme en France où elle a commencé début février. Les étudiants musulmans n’en peuvent plus de devoir se priver de prières dans les écoles publiques. Cette fois, les éplorés habitent Montréal.

Vendredi dernier, le Collège de Bois-de-Boulogne était en grève. Les étudiants protestaient contre un projet de diminution de leurs locaux au profit de salles de classe et s’indignaient de l’absence d’un local de prière digne pour accueillir ceux et celles qui souhaitent prier et méditer (sans mention de religion bien entendu). Aujourd’hui, de purs et durs croyants prient dans les cages d’escalier, les vestiaires, les toilettes ou sur le terrain de l’établissement . Une pétition réclamant la création d’une salle de prières avait recueilli près de 1000 signatures en 2022. «Avec le nombre d’élèves qui augmente, l’école a une responsabilité d’inclusion encore plus grande», plaide une initiatrice.
Les demandes liées à la religion doivent depuis l’hiver 2024 faire l’objet d’une demande d’accommodement via un formulaire en ligne. La direction en a reçu 51.
Le président du syndicat des enseignants du Collège, Mikaël Roy-Thouin, a fait état du malaise de ses membres face à cette demande. Dans une résolution adoptée à la mi-avril, les enseignants ont pourtant dit soutenir la revendication des étudiants à propos des locaux, pourvu que ceux-ci «soient à vocation laïque».
Mikaël Roy-Thouin constate depuis un bout de temps des conflits liés à la laïcité et craint des polémiques si les enseignants devaient surveiller un tel local et s’assurer «par exemple qu’il n’y a pas de ségrégation entre religions ou entre hommes femmes».
Des plaintes liées à des manquements à la Loi sur laïcité de l’État dans 19 écoles, ont conduit à un projet de loi québécois destiné à «renforcer la laïcité dans le réseau de l’éducation». Il est actuellement en débat au parlement du Québec, créant comme d’hab sur ces sujets de violentes diatribes.
Le projet vise notamment à obliger les élèves et les employés à avoir le visage découvert à l’école (!) et introduit diverses mesures qui visent le corps enseignant. On y parle d’éviter des dérives dans le travail de profs qui refuseraient, par exemple, d’enseigner certaines matières en raison de leurs convictions religieuses…
L’entrisme des (très) fidèles d’Allah est partout à l’œuvre.