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Deux philosophes romands démontent le wokisme
- Deux philosophes romands démontent le wokisme
Jean Romain et Jean-Claude Pont nous emmènent au royaume du délire. Ils décrivent une idéologie qui prend le pouvoir à la vitesse Grand V.
Qu’est-ce que le wokisme, la cancel culture, l’appropriation culturelle, la théorie du genre, la théorie critique de la race, la théorie intersectionnelle? Dans un texte court et clair, Jean Romain (à droite sur l’image) et Jean-Claude Pont nous disent l’essentiel de cette «épopée de la déraison»*, un danger mortel pour nos sociétés.
Les livres qui décrient cette délirante idéologie se multiplient. Parmi eux ceux de Pascal Bruckner et Jean-Claude Braunstein sont les références majeures des auteurs. Mais l’intérêt de cette étude est aussi l’illustration de ce mal en Suisse. Je me concentrerai ici sur les exemples que le duo donne et j’en joindrai d’autres glanés ici et là.
La vague woke est à l’œuvre dans les communes, les parlements, les réseaux sociaux, l’enseignement, les médias. Vaud et Genève sont des exemples frappants de cette marée qui monte silencieusement dans toute la société.
La «théorie du genre» est au cœur cette idéologie. Désormais, le sexe biologique est désigné comme le «sexe assigné à la naissance». Le vrai, c’est celui que ressentira l’enfant. Le choix n’a cessé de s’élargir depuis les débuts de la théorie: lesbienne, gay, bisexuel, binaire, transgenre, queer, en questionnement… Mais surtout pas hétérosexuel!
Découvrir la sexualité dans le berceau
Derrière ces positions se dissimule selon moi – et bien d’autres – une intense propagande pour inciter les enfants, ados et adultes à abandonner leur sexe, chirurgie et médicaments à l’appui. Et à découvrir les plaisirs des différents genres. Ainsi, l’éducation sexuelle basée sur des standards de l’OMS a été adoptée par de nombreux pays, dont le nôtre. Une étude de Thibault Kerlirzin (image) montre que les sources de ces standards sont inspirées par nombre de pédophiles.(1)
En Suisse, cette nécessité d’enseigner des pratiques sexuelles dès le plus jeune âge est acquise. Romain et Pont donnent cet exemple: la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève a voulu faire remplir un questionnaire aux parents des élèves de 5 à 9 ans leur demandant de répondre sur le ressenti de genre de leur enfant, ainsi que sur le «sexe de votre enfant à la naissance» (au cas où il aurait changé entretemps). La ministre de l’éducation Anne Hiltpold a dit «stop».
J’ai cité l’association LGBT Agnodice selon laquelle «il faudrait plus de représentations positives de la pornographie queer et éthique». Dans le même esprit, l’Église évangélique réformée du canton de Vaud invitait le 14 mars 2024 à une soirée LGBT consacrée au «sado-masochisme éthique».
J’ai montré aussi (2) comment le même canton de Vaud s’est engagé en 2021 dans un processus démentiel qui consistait à transformer l’ensemble de l’institution scolaire en pionnière du wokisme. Une initiative qui fleurait bon le totalitarisme.
Je résume. La conseillère d’État chargée de l’éducation Cesla Amarelle et une «experte», Caroline Dayer, ont d’abord présenté les LGBT comme des victimes : violences, discriminations, taux de suicides. Pour le futur proche, elles promettaient aux élèves des procédures et des outils pédagogiques qui leur permettraient d’embrasser sans entrave le genre qui leur convenait.
La deuxième phase n’était pas prévue. Une polémique éclate à propos d’un agenda scolaire représentant les valeurs de l’école, dont l’arc-en-ciel LGBT. Protestations d’adultes et d’élèves. La ministre ne voit dans ces réactions qu’un vil rejet de l’homosexualité. Et elle insulte les élèves dont elle a la charge: «Je pense qu’il y a dans l’école vaudoise (…) énormément d’homophobie».
Le clou de cette montée du wokisme tombe en décembre 2021. La ministre et son acolyte dévoilent un plan centré sur le bien-être des élèves transgenres et non binaires. Les enfants peuvent désormais changer de prénom (masculin au féminin et réciproquement) par simple décision. L’ensemble du personnel est alors tenu d’utiliser le nouveau prénom dans toutes les communications écrites et orales de l’institution.
Les architectes du wokisme expliqueront la nouvelle pratique dans des «conférences obligatoires». Quant aux parents, ils seront informés du nouveau sexe de leur enfant, mais s’ils résistent, l’école les informera «de ce qui est fait sans leur accord».
La directive qui décrit ce nouveau mode de faire ne suscite pas la moindre réaction. La résistance ne s’exprimera – toujours silencieusement – que lors des élections qui ont lieu peu après. La ministre est éjectée, puis Caroline Dayer disparaît du paysage… Pour réapparaître à l’uni de Genève.
Nouveaux champs d’études
Grâce à des autorités politiques et scolaires complaisantes et des médias souvent enthousiastes, ces mouvements exercent leur emprise à tous les niveaux de la scolarité et des études. Mais jamais la population n’est clairement informée de ce qui se trame. Ce monde nouveau, expliquent les auteurs de l’étude, implique la suppression du nôtre.
Les universitaires réécrivent l’histoire, concoctent des «études genre», des «études postcoloniales», des «études sur la race», des études sur les ravages de la blanchité («whitness studies») qui insistent sur la responsabilité de nos ancêtres et prétendent que la population non blanche souffre aujourd’hui encore d’un «racisme structurel». Il s’agit de «dégenrer», «démasculiniser», «déblanchir» la science, voire «démanteler le racisme dans l’enseignement des mathématiques».
Les victimes de ce monde blanc, chrétien et masculin sont nombreuses. Il importe de les glorifier, leur offrir les postes de pouvoir, dénoncer sans cesse leurs oppresseurs.
Pour effacer ce sombre passé, des statues sont déboulonnées, des rues débaptisées. Le sort de 33 lieux genevois issus d’un recensement demandé par le Conseil d’Etat – dont le buste de Carl Vogt qui ornait l’entrée de l’Uni Bastions – sont en suspens.
Les partisans blancs de ces théories, nombreux, se livrent à des confessions publiques et vont, aux Etats-Unis, jusqu’à laver les pieds de Noirs. Une actrice a tweeté: «Je suis désolée d’être née blanche et privilégiée. Cela me dégoûte. J’ai tellement honte.» Un parfum de «Révolution culturelle» digne de Mao.
Les opposants publics à la nouvelle doxa ne sont pas menacés de mort, mais victimes de dénonciations, de censure, agressés lors de leurs conférences.
«Dans les coulisses de l’éducation Woke» du collège
L’opus de nos deux philosophes nous fait découvrir le travail de maturité d’une collégienne qui décrit à l’aide de multiples exemples les dérives de l’enseignement actuel.
Elle rappelle que la Loi sur l’instruction publique stipule que «toute forme de propagande politique et religieuse est interdite auprès des élèves». Et constate que nombre de professeurs s’en moquent.
Le wokisme se manifeste de diverses manières.
Au collège Calvin, une conférence du groupe «bien-vivre et Égalités» présente «sous de nombreux aspects, pour quelles raisons et comment les personnes appartenant aux LGBTQUIA+ ainsi que les femmes subissent des inégalités innombrables.»
Des directions d’établissements scolaires se voient contraintes par les directions d’organiser des conférences, des journées à thème afin de promouvoir l’inclusion (réd. nouveau concept chéri par les wokistes et la gauche) «et d’autres idées «progressistes», telles que le réchauffement climatique (lorsque l’homme est placé comme seul responsable du phénomène)».
Une pétition a tourné au sein des élèves réclamant de remplacer 8 heures de cours par 8 heures de conférences sur le consentement. La collégienne en a vécu deux: «Une nouvelle fois cependant, le sujet n’était pas tant le consentement. Cette séance aurait tout aussi pu bien se nommer: «Les hommes, ces oppresseurs».
La jeune fille a interrogé 50 élèves d’autres collèges: «…mes doutes se sont confirmés; eux aussi sont contraints à de multiples réunions forcées ou à des journées à thème LGBT.» Ou encore à devoir disserter sur des thèmes woke abordés en cours.
Les profs donnent souvent leur avis politique. «Cette année, des remarques telles que «Ne soyez jamais de droite!» faisaient amplement partie du programme».
En 2019, le DIP genevois diffuse aux maîtres du Cycle d’Orientation une brochure sur les violences sexuelles. Pour faire comprendre le message, l’un d’eux invite deux activistes LGBT, dont Caroline Dayer. Une bibliographie est offerte aux maîtres qui sont encouragées à diffuser le contenu dans un maximum de disciplines.
Un enseignant de philo et doyen, Christian Macherel, lit trois des auteurs recommandés puis écrit à la Direction: «Le résultat de ma recherche s’avère consternant et accablant.» Certaines auteures «politisées et hétérophobes», développent des thèses (Butler sur l’inceste et la pédophilie, Dorlin sur la violence légitime) qui sont pénalement condamnables.»
Je vous laisse découvrir d’autres citations qui représentent le sommet de cette «épopée de la déraison».
Et pour réaliser le degré matraquage de la cité de Calvin sur ce sujet, je vous invite à consulter sur un moteur de recherche «Ville de Genève LGBTIQ». Édifiant!
- L’Occident malade du wokisme. Une épopée de la déraison
Pascal Bruckner «Un coupable presque parfait» (Grasset, Paris 2020).
Jean-François Braunstein «La religion Woke» (Grasset, Paris, 2022)(1) – Standards européens d’éducation à la sexualité : des bases scientifiques, vraiment ?
– Education à la sexualité pour les enfants et OMS. Thibault Kerlirzin : «Un document fondé en partie sur des bases pédophiles» [Interview](2) – Pédophilie et pornographie : les penchants des activistes trans
– Même le fœtus recherche son plaisir sexuel(3) Le canton de Vaud lance son offensive contre la transphobie
– Les élèves vaudois sont atteints d’un grave symptôme d’homophobie
– Le canton de Vaud assoit son nouveau culte des transgenres
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