Quand des imams puisent aux sources nauséabondes de la charia

Joachim Véliocas explore les discours et ouvrages des mosquées radicales françaises. C’est une explosion de haine et de violences justifiées par les textes islamiques.

Après «Ces maires qui courtisent l’islamisme» qui montre les compromissions des autorités politiques dans les constructions de mosquées (12 000 ventes malgré le boycott des médias), l’excellent Joachim Véliocas poursuit ses investigations. «Mosquées radicales. Ce qu’on y dit, ce qu’on y lit» montre par l’analyse de conférences, références et sites la diffusion de propos ahurissants de haine, d’obscurantisme et de barbarie.

Le journaliste a pu analyser quelques dizaines de lieux, et l’idée qu’il y en ait de nombreux autres, ne serait-ce que ceux qui sont d’obédience Frères musulmans et salafistes, soit plusieurs centaines, fait frémir. La lecture de cet ouvrage aide à comprendre pourquoi la France sombre sous la pression de l’islam.

La plupart des mosquées citées, certaines immenses, souvent luxueuses, ont été en partie financées par les autorités au mépris de la loi de 1905. Les «lieux culturels» souvent invoqués pour n’avoir pas l’air de toucher au religieux sont les pires: les salles de classe, bibliothèques et autres auditoires permettent aux responsables d’enseigner aux frais du gouvernement la haine de la France, de la laïcité, la lutte contre les lois sur le foulard et le niqab, l’énumération des sanctions infligées par la charia. Voici quelques courts exemples et citations parmi ceux que développe Véliocas au fil de 300 pages.

A Mulhouse, un projet pharaonique est en construction, la mosquée An Nour. Elle comprendra 11 salles de classe. Une galerie commerciale est prévue avec supérette et boucherie halal. Une planète musulmane dans laquelle les athées et autres chrétiens se garderont bien de poser les pieds. Le Qatar qui finance nombre de constructions de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a déposé 1 million d’euros dans la corbeille.

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Libres prêcheurs de l’Hexagone

Toutes les immoralités de la doctrine défilent dans les sermons et écrits, justifiées par force hadiths et versets. Au point qu’on se demande ce que font de tout cela les apôtres d’une religion d’amour et de tolérance. Ici, certaines pratiques odieuses de l’État islamique viennent irrésistiblement à l’esprit. La légèreté des autorités qui ont laissé se répandre ce venin, souvent pour des raisons électorales, est atterrante. Un nombre considérable de ces propagateurs pourraient se retrouver au tribunal pour incitation aux discriminations, à la haine et au meurtre. Mais en France comme partout, ce sont leurs dénonciateurs qui doivent le plus souvent affronter la justice.

Véliocas commence par le portrait d’un itinérant, Hassan Iquioussen. C’est un défenseur des Frères musulmans qui approuve la condamnation à mort d’apostats, nie le génocide arménien, fait l’éloge des moudjahidines qui ont conquis l’Espagne, l’Italie et la Sicile. Son rêve est le retour du califat :

« … les musulmans doivent tous faire des efforts pour atteindre un objectif qui est de vivre sous l’autorité politique islamique qui va leur permettre de pratiquer leur religion ». « Nous ne sommes ni marocains et algériens, nous sommes des musulmans… c’est ça notre identité, c’est ça notre nationalité, c’est ça notre être, c’est ça le plus important. Tout le reste est secondaire ». Il apprécie le fanatique idéologue des Frères musulmans Youssef Al-Qaradawi et s’est formé à l’école d’imams de Château-Chinon qui lui est liée.

J’ai constaté qu’en Suisse, c’est un invité régulier de Hani Ramadan, mais pas seulement. Les lieux de culte «modérés» comme le Complexe culturel musulman de Lausanne apprécient sa présence.

Dans les discours, le djihad offensif est omniprésent et sa nécessité constamment rappelée. C’est le corollaire de cette délirante conviction: l’islam est la plus grande merveille de l’humanité, il doit donc s’étendre à la planète entière. Et en attendant d’être suffisamment fort, il importe d’imposer ses mœurs et ses préceptes.

Polythéistes et mécréants ne vaincront pas

Les propos visant les «mécréants» (non-musulmans), chrétiens en particulier, sont souvent d’une haine renversante. Dans des sermons, mais surtout de nombreux écrits recommandés, l’impôt imposé aux juifs et aux chrétiens vaincus (jizya) avec son corollaire d’humiliations, est toujours d’actualité… ou doit le redevenir.

Noureddine Aoussat est professeur, imam à la mosquée d’Athis-Mons et prédicateur itinérant. Extrait d’une conférence donnée en 2015:

«C’est Allah qui a envoyé son Messager, avec la religion de la vérité, afin qu’elle triomphe, qu’elle prenne le dessus sur tout, même si les polythéistes et les mécréants voudraient autre chose, voudraient l’arrêter, ils ne pourront pas le faire.»

Il prend la défense d’un imam du Bourget qui interdit l’écoute de la musique. Celui-ci diffuse sur son site à grand succès des hadiths appelant à tuer les apostats. Aoussat soutient aussi l’imam Houdeyfa pour qui les femmes non voilées ne doivent pas s’étonner d’être abusées. Il recommande de boire le remède préconisé par Mahomet, l’urine de chameau.

L’imam Mamadou Daffé (mosquée de Toulouse Le Mirail) enjoint ses fidèles à ne pas s’intégrer. Il enseigne que Jésus, prophète musulman, reviendra à la fin des temps «casser la Croix». Il met en garde contre les fêtes de Noël. Dans une de ses conférences, il déclare:

« (…) notre seigneur a ordonné l’excellence en toutes choses, et même quand vous tuez, tuez de la meilleure façon, quand vous égorgez, égorgez de la meilleure façon.»

Il prend aussi l’exemple de l’amputation des mains des voleurs ordonnée par Allah. Il est chercheur au CNRS et s’apprête à officier dans une nouvelle mosquée qui pourra accueillir 4000 fidèles.

A la mosquée d’Ecquevilly, fermée bien tardivement par les autorités, l’imam Abou Anas affirmait:

«Celui qui reste dans un pays non musulman doit montrer son animosité vis-à-vis des non-musulmans, doit montrer la haine qu’il a en eux, et ne pas montrer d’alliance vis-à-vis d’eux, car le fait de les aimer contredit la foi.» Il fait aussi une longue harangue contre la France qu’il finira par définir comme territoire ennemi.

Beaucoup de ces tristes sires rappellent la destinée mortifère propagée par les Frères musulmans: «Nous souhaitons la mort, nous souhaitons le martyre».

Le djihad plutôt que la Play Station

La mosquée Islah de Marseille met en ligne un texte connu du Saoudien Saleh al Fawzan, «Alliance et désaveu en islam». Extrait:

«Allah a rendu obligatoires l’amour des croyants et leur alliance, de même qu’il a rendu obligatoire la haine envers les mécréants et le fait de les considérer comme ennemis.» Selon le spécialiste Sami Aldeeb, il dit aussi: «L’islam n’interdit pas de prendre les femmes comme captives, et celui qui appelle à interdire l’enlèvement des femmes est un ignorant et un athée… Si l’esclavage était interdit, l’islam l’aurait clairement énoncé comme il l’a fait avec l’usure et l’adultère. »

Le conférencier-vedette de la première Rencontre annuelle des musulmans de l’Est en 2010, est un Frère musulman égyptien qui glorifie le terrorisme du Hamas (comme la quasi-totalité de ses «collègues») et fait preuve d’un racisme anti-juif exacerbé:

«Notre mort conduit au paradis, alors que votre mort vous conduit dans les flammes de l’enfer. Le Jihad est notre droit, pour la gloire d’Allah, c’est notre option stratégique, et non la paix.» Sur une chaîne égyptienne, il enjoint les parents de préparer leurs enfants au djihad plutôt que les laisser jouer à la Play Station.

Le Frère musulman Safwat Hijazi a été l’invité-vedette de l’inauguration de la mosquée de Mulhouse en 2010. Sur la chaîne salafiste égyptienne Al-Nas il a déclaré: «Oui je suis antisémite, nous devrons dévorer les juifs avec nos dent!»

Les femmes sont toujours un thème de choix. Le prédicateur égyptien Omar Abdelkafi Chahata, membre de l’Union mondiale des savants dirigée par Al Qaradawi, a été invité en 2015 à Mulhouse.  Dans son pays Il a interdit de saluer les Coptes. Il a déclaré que Mahomet avait vu dans son «voyage nocturne» des femmes suspendues par les cheveux pour avoir osé les montrer.

Un autre prédicateur considère que les femmes qui se parfument sont «des fornicatrices». Il affirme que la fornication s’est répandue dans la communauté par celles qui refusent de porter le foulard. Il intitule un texte publié sur le site de l’Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis «Le Jihad du niqab». Pour lui, celles qui le portent «sont les résistantes de notre siècle».
Dans un règlement affiché à la grande mosquée de Reims, les hommes sont invités à se parfumer avant d’entrer, mais le texte précise que les femmes ont interdiction, elles, de se parfumer hors du foyer.

Tout près de Daech…

La mosquée Aïcha de Montpellier a été créée par Mohamed Kattabi en 2014. Il a reçu la Légion d’honneur des mains de Manuel Valls. Il dit le 8 mars (sic !) 2015 :

«Peu importe tout le bien que vous ferez à une femme, elle le niera. Son égoïsme la poussera à le nier. Ceci est vrai pour toutes les femmes, qu’elles soient occidentales, arabes, musulmanes, juives ou chrétiennes. C’est la nature des femmes…»

L’Etat l’a finalement repéré pour ses «prêches anti occidentaux incitant au Jihad et prônant l’usage de la violence (…) ses références proches de celles prônées par l’organisation terroriste Daech sont susceptibles de contribuer à faire basculer des fidèles vers la radicalisation».

La mosquée de Sarcelles propose chaque mercredi l’étude du «Bréviaire de la jurisprudence». L’auteur, mort en 1956, écrit que les apostats doivent être décapités. Il rappelle les peines légales, lapidation, flagellation, bannissement. Un chapitre est curieusement dévolu au comportement dans les toilettes. Il «est recommandé de sortir par le pied droit en disant «j’implore ton pardon (…) il est recommandé de prendre appui sur son pied gauche en faisant ses besoins et de garder son pied droit dressé.»

La mosquée de Givors fait venir des savants d’Arabie Saoudite dont Al-Uthaymin auteur des «Commentaires sur les grands péchés». Il rappelle que les musulmans qui délaissent la prière s’excluent de l’islam et que le fondateur de son école juridique prévoit pour eux la peine de mort. Pour lui, nombreuses sont les «preuves que le soleil tourne autour de la terre».

Béchir Ben Hassen qui a dirigé une mosquée de l’UAM93 déclare en Tunisie, en se référant au consensus des savants musulmans, que  «ceux qui critiquent notre prophète méritent la mort et la pendaison». Il se rend en France prêcher dans diverses mosquées.

Moncef Zenati est, lui, un traducteur de Al-Banna et de Al-Qaradawi. Il dit entre autres: «Si vous voulez avoir une compréhension saine de l’islam, lisez, mangez, buvez les livres de Youssouf Al-Qaradawi.» Véliocas rappelle les positions de ce dernier, il situe les acteurs et leur idéologie dans la galaxie islamique.

La Suisse les aime

J’ai repéré trois de ces promoteurs d’une idéologie glaçante à la «Rencontre annuelle des musulmans de Suisse» en septembre 2016: Moncef Zenati, Hassan Iquioussen et Tareq Al-Suweidan («chef des Frères musulmans du Koweit»). Ils étaient en compagnie de Hani Ramadan et du si modéré Pascal Gemperli, président de l’Union vaudoise des associations musulmanes.

Hani Ramadan est constamment invité aux manifestations de ces promoteurs du totalitarisme.

Nous sommes au royaume des Frères musulmans et des salafistes saoudiens. Nombre de religieux ont été formés à Château-Chinon, la plus grande pépinière française d’imams. C’est une émanation des Frères musulmans «baptisée» par Al Qaradawi. Elle montre ce que peut donner «l’islam de France».

Ceux que portraiture Véliocas ne sont pas des loups solitaires. Il n’est pas rare qu’ils soient suivis par quelque 100’000 musulmans sur leurs pages Facebook, et certains médias qui diffusent cette littérature ont des tirages impressionnants. Par exemple, 200’000 musulmans aiment la page Facebook de l’imam Rachid Abou Houdeyfa qui explique qu’il est diabolique d’écouter de la musique et considère que la femme qui sort sans foulard sera responsable d’éventuels abus sexuels. Il s’est filmé en train de boire de l’urine de chameau. Notons que ce sont parfois les associations qui rejettent un imam trop lisse pour le remplacer par un salafiste.

Un pratiquant de la mosquée de Joué-lès-Tours a blessé grièvement deux policiers au cri de «Allahou Akbar», il a été abattu. A propos de l’enterrement, Nabil Ennasri écrit sur la page «Information culte musulman» comptant 450’000 membres sur Facebook: «Une foule digne qui souhaitait rendre à cet homme le dernier hommage que tout musulman est en droit d’attendre de son prochain ». Et de poser de multiples questions mettant en doute la version des autorités.
En 2014 à l’université de Genève, dans le cadre d’une semaine sur le racisme, il a chauffé les troupes musulmanes exhortant son public à utiliser tous les moyens juridiques possibles pour défendre l’identité et le monde de vie islamiques. Il était invité par l’Union des organisations musulmanes de Genève (UOMG) avec le soutien du Canton et de la Confédération.

A la lecture de tant d’injonctions violentes et inhumaines, la question se pose de savoir s’il est acceptable que des musulmans apprennent un «droit islamique» totalement opposé au nôtre. La question est d’autant plus brûlante que ces communautés sont obsédées par la formation des enfants. La mosquée d’Argenteuil inaugurée par François Fillon, la plus spacieuse de France, en est un exemple. Pour ses cours d’arabe et d’éducation religieuse, elle accueille 1000 élèves. Un reportage vidéo permet à Véliocas d’apercevoir les supports pédagogiques destinés aux enfants. Pas rassurant! Pas plus que les ouvrages du programme scolaire de la mosquée de Pontoise qui enseigne le droit civil et pénal musulman.

A lire ces pages, comment s’étonner que quelque 30 % des musulmans de France considèrent que la charia est plus importante que les lois de la France?

La presque totalité de ces prêcheurs diffusent librement leur idéologie. En revanche, Robert Ménard va être jugé pour provocation à la haine. Accusé pour ces propos: «Dans une classe du centre-ville de chez moi, 91 % d’enfants musulmans. Évidemment que c’est un problème. Il y a des seuils de tolérance (…). »

Editions DMM, Dominique Martin Morin, 2016.
Joachim Véliocas est directeur de l’Observatoire de l’islamisation, un site très informatif consacré entre autres à ce radicalisme qui progresse.

 

La plupart des articles de ce blog paraissent aussi sur le site dreuz info.