L’institut enseignait la pire version de l’islam. Il coule!

Le gouvernement français a mis fin à l’institut de formation d’imams, haut lieu des Frères musulmans basé à Château-Chinon. La France le devait en bonne partie au Franco-Tunisien naturalisé Suisse Mohamed Karmous.

Mohamed Karmous – Illustration Simon

C’est le 3 septembre dernier que l’Institut européen des Sciences humaines  (IESH) de Château-Chinon a reçu son avis de décès: un décret du gouvernement français signant sa dissolution. L’établissements assurait  depuis sa création en 1990 une formation d’imams et faisait partie du réseau frériste européen.

Ainsi périt (sauf recours) l’une des œuvres majeures de Mohamed Karmous, Franco-Tunisien résidant dans le canton de Neuchâtel, qui a beaucoup œuvré pour Allah. Ce Frère musulman est un fondateur de l’IESH et a été durant une dizaine d’années son trésorier.  En 2009, Al Qaradawi est membre de cet institut. Château-Chinon est le pilote de six autres IESH créés ultérieurement en Europe grâce à Karmous, dont deux ont fermé. Vérone reste sur la liste des candidats.

Mohamed Karmous, a œuvré au Tessin et créé une douzaine d’organisations islamiques dans notre pays, dont la Ligue des musulmans de Suisse. Elle se dit en 2007 membre de l’Union des organisations islamiques en Europe (UOIE) qui est située dans l’orbite des Frères musulmans. En 2007, Karmous  avait été interpellé dans un TGV.  Dans leur note, les Services du Renseignement  le présentent comme «un militant islamiste». Il a aussi été longtemps le président du Complexe culturel des musulmans de Lausanne (CCML) qui a reçu 1,6 millions de francs du Quatar et a accueilli de très nombreux Frères musulmans du monde islamique et de France.

Professionnellement, Karmous a bénéficié d’un poste à la Haute école du Locle (établissement public de niveau universitaire). Ses activités islamistes n’ont jamais perturbé la souveraine tranquillité des autorités suisses.  Elles l’ont naturalisé en 2010.

Les membres du réseau des Frères se rencontrent volontiers. Mostapha Brahami « imam itinérant » (deuxième depuis la gauche) a été élu membre de Front islamique du Salut. Il fait partie des réfugiés de ce courant que la Suisse a accueillis. En 2016, l’Association des musulmans de Fribourg note dans ses statuts que Al Qaradawi est sa « référence théoloqique ».

Dès le début du mouvement en Europe, les Frères musulmans sont préoccupés par la lutte contre Israël. L’antisionisme se mue en antisémitisme et Hani Ramadan, qui loge toujours dans la mosquée genevoise créée par son père, est ami de la plupart de centres sunnites romands. Il est dès l’origine, «viscéralement antisioniste» et verse dans l’ antisémitisme. Il légitime le djihad armé et les actions du Hamas. (cité par Le rapport au Ministère de l’intérieur  «Frères musulmans et islamisme politique en France».)

Hafid Ouardiri, Genevois qui se présente depuis près de 20 ans en Suisse romande comme le chantre de la modération, célèbrera l’organisateur des horreurs du 7 octobre Yahia Sinouar. 

Le littéralisme des FM, un feu d’artifice de discriminations

Le prêcheur de Haine Abou Ramadan a été invité à de nombreuses manifestations. Dans celle-ci, aux côtés du responsable des associations neuchâteloises Lotfi Hamamai et l’incontournable Hani Ramadan (petite photo).

La justification du gouvernement pour la dissolution de l’IESH? Un enseignement littéraliste des textes «saints»; la découverte de moult ouvrages, polycopiés et supports pédagogiques regroupant un feu d’artifice de tout ce que l’islam peut prôner en matière de discriminations et de sanctions. Ci-dessous un résumé de cette littérature.

Le gouvernement invoque l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure qui vise ceux qui favorisent la discrimination, la haine ou la violence envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine, leur sexe, leur orientation sexuelle, leur identité de genre ou  leur appartenance à une ethnie, une nation, à une prétendue race ou religion déterminée.

Selon les auteurs du décret, l’IESH prône à peu près toutes ces discriminations. Il légitime la violence,  la guerre sainte, la haine à l’égard des non-musulmans, des femmes et des homosexuels. Cela suffit, mais ce n’est pas tout.

L’institut incite à des actes «tels que l’amputation des voleurs et des fauteurs de troubles, voire la mise à mort en cas de récidive, ou encore la flagellation, la lapidation et la mise à mort en cas de relations sexuelles hors mariage.»

Le décret précise aussi que l’IEHS se veut un satellite de la fédération «Musulmans de France» elle-même vitrine d’«une idéologie islamiste radicale» qui vise l’avènement d’une société régie par la charia. Il s’agit d’une «lecture littérale de ces textes, sans aucune recontextualisation ni démarche critique moderne et au nom d’un islam fondamentaliste.»

L’un des doyens de l’institut est membre depuis 2010 du Conseil européen pour la fatwa et la recherche (CEFR), ainsi que de l’Union internationale des savants musulmans (UISM), deux instances fondées par le guide vénéré des Frères musulmans, Youssef Al Qaradawi décédé en 2022.

L’Union inernationale des savants musulmans.
A droite au fond: Tarik Ramadan.

Les fatwas du Conseil Européen pour la Fatwa et la Recherche (organisme toujours en fonction) limitent les droits des femmes. Il leur est notamment interdit de se marier avec un non-musulman.

Le livre «Les buts de la loi islamique», l’un des supports de cours, traite les femmes comme l’islam le fait si souvent: port du voile obligatoire, légitimation de la polygamie, justification de l’inégalité dans l’héritage et dans le témoignage.

«Les sciences du hadith», autre support, légitiment les violences physiques contre les femmes et rappellent ce célèbre verset: «Celles dont vous craignez la mauvaise conduite, admonestez-les, reléguez-les dans des couches séparées, et frappez-les !». Un autre ouvrage légitime le mariage des filles de neuf ans, la polygamie et le viol conjugal. Les homosexuels sont promis à la mort.

On l’aura compris: l’IESH promeut une lecture de l’islam haineuse, discriminatoire et violente à l’encontre des non-musulmans. Ce qui n’empêche pas les élèves, selon toute probabilité, d’accuser l’Occident qui les accueille d’islamophobie et de moult ségrégations et stigmatisations.

La culture islamique considère que les juifs et les chrétiens ont falsifié la révélation divine. Un support de cours qualifie les juifs de «singes et de porcs». Ils auraient «attisé la colère d’Allah», pratiqué  la magie et la sorcellerie, ce qui amène le document à parler de «l’infamie et la laideur des Juifs».

Ces théories, enseignées par l’IESH, sont illustrées par des exemples contemporains. Un support de cours découvert le 9 juillet 2024, condamne la laïcité et la démocratie et forme ainsi un terreau de contestation et de haine envers une République dont les principes devraient s’effacer derrière des principes religieux.

Du côté de la Palestine, les appels à la guerre sainte, des propos légitimant l’action de terroristes, des liens avec le HAMAS sont fréquents. Un membre de l’IESH a pointé un lien vers un discours du leader de la confrérie des Frères Musulmans au Soudan qui légitime longuement les attaques du 7 octobre. En 2023, le même membre a publié un appel rédigé par une centaine de religieux musulmans qui qualifient le combat en Palestine de «jihad sacré». Plusieurs dirigeants ou enseignants de l’IESH ont exercé des responsabilités importantes au sein d’associations impliquées dans le financement d’associations satellites du HAMAS.

Le décret montre que la formation dispensée par l’institut a poussé d’anciens élèves à une radicalisation violente qui les a conduits au terrorisme et à de longues peines de prison.

Le juge des libertés et de la détention a autorisé une «visite domiciliaire», en application de l’article L. 229-1 du code de la sécurité intérieure. Lors de cette visite réalisée en juin 2025, de nombreux livres appelant au djihad, à la haine contre les juifs, les chrétiens et les apostats ont été trouvés. Les enseignements et prises de position de membres de l’association étaient «mis en ligne sur les réseaux sociaux sans aucune modération». Tous ces propos extrémistes n’empêchent pas l’IESH et ses dirigeants de s’adresser au public avec «un discours policé et républicain» totalement contraire à ses propos haineux qui légitiment le jihad.

Le décret de dissolution est signé par Emmanuel Macron, François Bayrou (éphémère premier ministre), et Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur,

Pour la Suisse, mon livre «Le radicalisme dans les mosquée suisses» dresse un portrait minutieux de l’emprise des Frères musulmans (2017).