OK pour la nouvelle mosquée, nous préparons la déradicalisation!

La ville de Schaffhouse a accepté la construction d’une «grande mosquée». Ses imams seront formés à Ankara et payés par l’Etat turc. La démisson face à l’extrémisme continue.

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Quand les citoyens se révolteront-ils contre cette hypocrisie? Les autorités suisses dépensent des dizaines de millions pour intégrer les musulmans et prévenir la radicalisation. Et en même temps, elles autorisent des imams dont elle sait qu’ils enseignent un islam obscurantiste et suprématiste.

C’est ainsi que la ville de Schaffhouse vient d’approuver la construction d’une grande mosquée turque. Le terrain appartient à la Fondation islamique turque pour la Suisse, liée au Diyanet qui dépend du ministère de la religion d’Ankara.

Le président de cette fondation, Ali Erbas, est un théologien confident d’Erdogan. Les imams qui prêcheront à Schaffhouse seront formés en Turquie et payés cet Etat durant leur séjour en Suisse (cinq ans), selon le système en vigueur en Europe.

Pour s’assurer que cet islam de Suisse reste conforme à celui d’Ankara, les services de la Diyanet dépêchent en Suisse des «formateurs»: théologiens, pédagogues, psycholo­gues, etc.

Veut-on nous faire gober l’idée que la vision de plus en plus extrémiste du président turc n’a aucune, mais alors aucune influence sur la formation de ces imams? Peut-on encore accepter que ce pays salarie plusieurs dizaines de prédicateurs en Suisse, sans compter les mosquées?

Selon une enquête de 2016 de la Sonntags Zeitung reprise par la Tribune de Genève, les imams liés à la Turquie sont ultraconservateurs. «Dans les mosquées où officient ces prédicateurs est professé un islam violemment anti-occidental et les femmes y sont sommées de porter le voile, témoignent des pratiquants.»

En Europe, des millions de Turcs d’origine sont dans la sphère d’influence d’Erdogan. Celui-ci saisit chaque occasion de les inciter au séparatisme et au radicalisme. Depuis le présumé coup d’Etat, il organise aussi des réseaux d’espions chargés de dénoncer  les partisans de Fethullah Gülen. Y compris en Suisse, dont les autorités ont plusieurs fois protesté auprès de la Turquie.

Mais chez nous, les services d’Erdogan sont allés plus loin. En août 2016, trois agents secrets turcs et deux membres de haut rang de l’ambassade de Berne ont fomenté un complot destiné à kidnapper un homme d’affaires helvético-turc soupçonné d’être un partisan de Gülen. Les services secrets suisses étaient alertés, ils ont fait échouer le projet.

Pour en revenir à Schaffhouse, la mosquée Aqsa comprendra deux salles de prières – une pour les hommes, une pour les femmes (la ségrégation doit se perpétuer pour l’éternité)-, un local pour jeunes, une pièce dédiée à la formation et une crèche musulmane. De quoi endoctriner tranquille. Mais rassurons-nous: l’association islamique turque de Schaffhouse est à l’origine du projet, ce qui garantirait que la construction ne sera pas financée par des fonds étrangers. Pas de fonds, juste des prêches qui font toucher le fond.