Les activistes de Temps Présent tirent leurs missiles sur Israël

L’émission phare de la télévision romande nous a permis le 8 mai de comprendre que l’achat de drones de surveillance à Israël serait un acte terriblement immoral. Hommage à ces reporters qui osent renoncer à toute déontologie pour éveiller nos consciences.

« Bientôt un tueur dans le ciel suisse? » Diable ! Quelqu’un nous aidera-t-il à contrer cette mortelle menace? Oui, les justiciers de Temps présent -qui ont trouvé ce titre évocateur- se dévouent et mettent tout leur savoir-faire dans la bataille.

Le tueur est en réalité un drone chargé de la surveillance, et pas armé. Mais qu’importe la vérité du titre lorsque le but est plein d’idéal: empêcher la Suisse d’acheter six drones à des sociétés israéliennes.

Ce jour-là, les auteurs de l’émission ont donc dû faire bien malgré eux une exception à leur sympathie légendaire pour Israël. Leur sens moral les torturait. Comment la Suisse ose-t-elle acheter des drones au sixième exportateur d’armes ? Et ceci alors qu’entouré de grands amis et des régimes AP et gazaouite qui rêvent de vivre dans une société tout ce qu’il y a de plus démocratique, Israël résiste -quoique pas autant qu’eux- à l’idée de créer l’Etat qu’ils ont toujours refusé.

Oseriez-vous vous pincer le nez?

Le producteur de Temps présent Jean-Philippe Ceppi nous prévient d’emblée: «Ce reportage en appelle à votre conscience de citoyen!» La sienne l’avait contraint à cette émission sur les «drones tueurs».  Ceppi résume le programme: des civils, dont des enfants «déchiquetés à mort», et pas involontairement puisque des accusations de crimes de guerre contre Israël sont proférées par des ONG. Le producteur en revient à l’achat helvétique et nous demande avec la gravité qui sied au sujet: «Peut-on se pincer le nez sur cette transaction?»

L’accusation est du solide : un réalisateur israélien qui dénonce Israël et ses drones dans un film (plein d’images à disposition); des interlocuteurs de BDS et une magnifique mise en scène de militants qui tombent sous l’action de drones; et l’incontournable Carlo Sommaruga qui rappelle que le régime israélien est tout pareil à celui de l’Afrique du Sud de l’apartheid.

Le producteur, emporté par sa croisade, glisse un bobard qui sera répété par Carlo au cours du reportage: «Israël a utilisé massivement les drones contre les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie.» Israël n’a jamais utilisé ses drones en Cisjordanie. Mais qu’importe la tartufferie si c’est pour la bonne cause ?

Le pire, nous disent les journalistes, c’est que ces drones ont été «testés» sur les Palestiniens, «ils sont tachés de sang». Et sur ce rôle, une censure absolue règne en Israël… brisée à l’étonnement desdits journalistes par Dani Arditi, ancien directeur du Bureau israélien du contre-terrorisme. Il ose leur avouer: «Avec les drones armés, la frappe est beaucoup plus précise qu’avec des hélicoptères ou des avions. Gaza, centre du terrorisme, utilise la population pour se cacher. Nous n’avons pas d’autre choix que de contre-attaquer. Mais il nous arrive de faire des erreurs. (…) A Gaza, la surveillance empêche le lancement de roquettes, car tant qu’ils y des drones dans les airs, les terroristes n’opèrent pas.»

Crimes de guerre et actes de résistance

Si les terroristes de Gaza opèrent, un drone risque bien de les abattre. Cela se produit. Les reporters montrent d’ailleurs des panneaux du Hamas qui présentent les photos de ces victimes. Sans qu’on nous indique, c’est évidemment sans intérêt, le nombre de civils que ces martyrs ont assassinées.

Mais venons-en aux «crimes de guerre» décrits dans ce Temps présent par la très neutre Human Rights Watch. Après les témoignages de victimes innocentes, le crime est précisé: «Si vous pouvez démontrer que la personne (réd: qui téléguidait le drone) était indifférente, qu’elle ne se souciait pas de savoir si la cible était civile ou militaire, alors on parle de crime de guerre.»

Impossible de savoir si les actes de résistance du Hamas pourraient être qualifiés de crimes de guerre. Expulser dans le sang les membres de l’Autorité palestinienne en 2007, apprendre aux enfants le maniement d’armes destinées à tuer les juifs, tenir ferme sa petite dictature afin d’établir une théocratie islamique, appeler au génocide des juifs, enfermer les homosexuels et les apostats, torturer, pratiquer des exécutions sommaires, asservir les femmes, envoyer des milliers de missiles sur des populations civiles, rappeler sans trêve que pas un pouce de la Palestine ne doit être laissée aux juifs… Vétilles !

Entre islamistes et gauche morale, une belle amitié

C’est pourquoi l’amitié qui lie radicaux islamiques et défenseurs des Palestiniens est indissoluble. Rappelons à ce propos la participation en 2012 de Carlo Sommaruga à une table ronde sur l’intervention militaire israélienne à Gaza. Ses compagnons de table: le Frère musulman Hani Ramadan et le porte-parole du Hamas Musherr Al Masri. Un aréopage parfaitement représentatif des fervents amis de la Palestine.

Pour en revenir aux drones, le parlement traitera du sujet en juin prochain. Et là, nous rappelle en conclusion la journaliste qui dicte le convenable et interdit le blâmable: «La question éthique doit être posée. Détourner les yeux aujourd’hui serait une atteinte à la démocratie.»

Nous sommes privilégiés. Nous avons la chance inouïe d’avoir des journalistes qui avec un formidable courage acceptent de se départir de toute objectivité au nom de leur conscience, de leur morale, de leur idéal.

Chapeau bas !

(Paru dans Les Observateurs)

Une animatrice d’une TV palestinienne exhorte les enfants à tuer « tous les juifs »

(en français sur ce lien)