Le blasphème d’Asia Bibi, un rappel des dessins danois

Infâme, obscène, honteux, indigne… Les mots manquent sur la condamnation d’Asia Bibi par une religion fossilisée. Peu importe qu’elle ait blasphémé ou non. Il importe en revanche qu’elle soit chrétienne, une communauté minuscule au Pakistan, et néanmoins persécutée sans relâche.

asia bibiQuelle différence entre ce genre de pratiques et celles de l’État islamique? Ah oui, il y a eu un jugement… Ce qui est pire.

Une condamnée parmi combien? La plupart des législations islamiques interdisent de «dénigrer» l’islam et davantage encore son prophète, révéré à un degré délirant. Un prophète qui selon la doctrine demande la mort de ceux qui le critiquent et condamne lui-même à mort tant de «pécheurs».

Au Pakistan, les opposants à cette loi sur le blasphème sont nombreux, mais les rares personnalités qui ont osé réclamer son abolition ont été assassinées.

Tant d’idiots très utiles

Qui se souvient? En 2005, c’est à l’Occident, par le biais du Danemark, que l’interdiction du blasphème était signifiée. La parution de douze caricatures visait à tester ce qui restait de la liberté de la presse envers l’islam. Elles illustraient la violence islamique, violence encore loin d’atteindre le niveau que nous connaissons. Nous avons eu droit à d’innombrables émeutes, à des meurtres, à des boycotts.

Dans tous nos pays, des manifestations musulmanes de protestation ont eu lieu. Dans toutes nos sociétés, d’innombrables idiots utiles ont blâmé le journal et ses dessinateurs, et demandé «le respect» des croyances de l’islam et de son prophète. Je ne doute pas que le sort d’Asia Bibi les révolte. Mais ne asia bibivoient-ils pas une légère contradiction entre condamner la sanction pour blasphème au Pakistan et réclamer ici sa mise en œuvre par l’autocensure? Ce sont des complices de ces verdicts d’arriérés. Ne doutons pas de leur soutien à l’introduction de l’interdiction de critique de l’islam et de ses prosélytes que tentent de nous imposer par la bande l’Organisation de la conférence islamique (OCI), l’ONU, l’Union européenne et tant de complaisants gouvernements.

Et notre écrasante majorité de croyants musulmans «modérés», reconnaissent-ils la liberté de conscience, de raillerie, d’expression à l’endroit de l’islam comme de son prophète? Savent-ils qu’ils vivent en démocratie ? Vont-ils partir en guerre contre cette condamnation, comme le font tant de mécréants?

Nous attendons leurs déclarations. Elles pourraient bien se limiter à leur poncif favori : «Ce n’est pas l’islam».